L’achatine est un mollusque gastéropode qui pullule à Mayotte et peut permettre la transmission d'une grave méningite chez l'adulte et le nourrisson.
L'achatine vit aussi dans le Sud Est de l’Afrique, en Indonésie, à Madagascar, à l’Ile Maurice, à Mayotte, à La Réunion en Océanie Française et en Floride et dans les Antilles. Sa coquille est fuselée, de couleur brune striée de blanc.
L'escargot terrestre géant Achatina fulica pullule dans les moindres recoins recouverts de végétaux (cultures vivrières ou espaces naturels). Très actif la nuit ou après les pluies tropicales, cet animal, comsestible, introduit au cours de la colonisation de l’espace insulaire peut atteindre des tailles gigantesques (les adultes peuvent mesurer jusqu’à 15 cm et peser jusqu’à 250g.). Ses dimensions et sa densité de sa population ont fait que cette curiosité locale est considérée comme une peste. Compte tenu des conditions climatiques tropicales, l’espèce n’hiberne pas et se rencontre tout au long de l’année.
En plus d'être très envahissant, l'achatine rentre dans la chaine de transmission d'un parasite , ll'Angiostrongylus cantonensis, responsable de méningite.
Depuis 70 ans et avec plus de 3000 cas recensés, Angiostrongylus cantonensis est la première cause de méningite à éosinophiles dans le monde. Le cycle du parasite nécessite 2 hôtes : les hôtes définitifs ou naturels représentés par les rongeurs (principalement Rattus norvegicus) et les hôtes intermédiaires, les gastéropodes, souvent représentés par l’escargot géant d’Afrique : Achatina fulica, et les planaires (plathelminthes).
Les nématodes adultes vivent dans les artères pulmonaires du rat qui excrète dans ses selles, via la trachée, des larves qui pourront infester un hôte intermédiaire durant 2 semaines. L’homme et de nombreux vertébrés sont des impasses parasitaires.
Les voies de contamination sont la consommation des hôtes intermédiaires et paraténiques crus ou mal cuits, leur manipulation ou l’absorption de salades, fruits, légumes et même eau de boisson souillés par les hôtes intermédiaires.
Les larves migrent dans le système nerveux central, les muscles, le cœur et les poumons et meurent sans atteindre leur maturité, occasionnant les différents symptômes.
L’incubation de la maladie est de 1 à 45 jours (médianes à 13 jours pour les enfants et 16 jours pour les adultes), puis apparaissent les signes cliniques : fièvre (33% à 100% des cas), signes cutanés (éruption, prurit) ou digestifs (diarrhées, vomissements, constipation, douleurs abdominales)[2,3], broncho-pneumopathies à éosinophiles. Les principaux symptômes sont regroupés en 5 classes :
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méningé : photophobie, raideur de nuque inconstante, céphalée.
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méningo-encéphalite : trouble de l’humeur, de la vigilance, épilepsie, troubles cognitifs, syndrome pyramidal, rétention urinaire.
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radiculomyélite : paresthésies/ hyperesthésie du tronc, de la face, des membres
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atteinte des paires crâniennes : II, III, VI, VII.
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atteinte oculaire : localisation de larves dans la chambre antérieure, œdème papillaire au fond d’œil (principalement chez l’enfant), décollement ou hémorragie rétinienne , flou visuel et baisse de l’acuité.
Les symptômes s’amendent avant 8 semaines. Toutefois des formes avec séquelles existent dans les 2 catégories d’âges, des décès sont même rapportés.
Les enfants ont une évolution souvent plus grave due à leur taille, à l’immaturité de leur système immunitaire et au mode d’infestation (forte concentration de larves dans le manteau des mollusques portés à la bouche.
Donc en conclusion, faire attention avec les enfants en bas-age qui pourrait « jouer » avec l'achatine puis porter leur main à la bouche (surtout dans les zones où l'on trouve aussi des rats).
Remarques:
1/ Une autre espèce d'escargot, l' Euglandina rosea originaire du sud-est des États-Unis et consommateur de mollusque a été introduite dans les îles de l'océan Indien ( y compris à Mayotte) et du Pacifique pour contrôler la population d' Achatina fulica. Mais l' Euglandina rosea s'est révélé être un prédateur redoutable pour les espèces locales et, ironiquement, semble délaisser l'Achatina fulica.
2/ L'introduction d'espèces étrangères est aujourd'hui considérée au niveau mondial comme la deuxième cause directe de perte de biodiversité, après la destruction des habitats. Le cas des escargots de Mayotte sert souvent hélas d'exemple.
TAXINOMIE: Achatina fulica Bowdich, 1822 Achatine, Escargot géant africain (Français) (Mollusca, Gastropoda)
Classification : Règne : Animalia Embranchement : Mollusca Classe : Gastropoda Ordre : Stylommatophora Famille : Achatinidae Nom vernaculaire : Achatine, Escargot géant africain